Les hauts fonctionnaires ougandais ont été pris au piège après que les prêteurs chinois ont rejeté leur demande de renégociation des « clauses toxiques » contenues dans le prêt de 200 millions de dollars conclu il y a plusieurs années pour agrandir l’aéroport international d’Entebbe. Certaines des clauses défavorables de l’accord de prêt que l’Ouganda a signé avec la Banque d’import-export (Exim) de Chine le 31 mars 2015, si non modifiées, risquent d’exposer les biens souverains de l’Ouganda à des saisies et à une prise de contrôle sur sentence arbitrale à Pékin.
Toute procédure menée par le prêteur contre les actifs de l’Autorité de l’aviation civile de l’Ouganda (UCAA) ne serait pas couverte par l’immunité souveraine vu que le gouvernement ougandais, en vertu de l’accord de 2015, a renoncé à l’immunité sur les actifs de l’aéroport. Des informateurs de haut rang ont déclaré que le risque présenté par l’accord de financement du 7 mars 2019 a incité l’Ouganda à envoyer une délégation constituée de 11 membres à Pékin pour plaider auprès de la banque Exim en vue de renégocier les clauses désormais contestées par Kampala.
Le défaut de renégociation des clauses à risque a exposé l’aéroport international d’Entebbe et d’autres biens publics mis en jeu pour le prêt de 200 millions de dollars au risque de saisie. La révélation que le gouvernement ougandais a conclu un accord et, entre autres, renoncé à l’immunité pour ses actifs souverains, a suscité des interrogations sur le niveau d’examen et de diligence requise que les bureaucrates mènent avant d’engager le pays sur le plan international.
Il ne s’agit pas du premier projet financé par la banque chinoise Exim. La banque a financé environ 85 % de deux des plus grands projets hydroélectriques ougandais – les barrages de Karuma et d’Isimba. La banque chinoise a également financé et construit l’autoroute Entebbe Express de Kampala, d’une valeur de 476 millions de dollars.